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On appelle occitan, ou langue d’oc, cette langue
latine parlée dans quatre régions du Sud de la France
(Roussillon et Pays Basque non compris).
L’occitan est également parlé dans douze vallées
alpines d’Italie et en Val d’Aran dans les Pyrénées espagnoles.
Il comprend six variantes : le languedocien,
le provençal (Nice compris), le gascon,
le limousin, l’auvergnat et le vivaro-alpin.
Une des premières attestations du terme
de « langue d’oc » se rencontre en 1304 chez Dante qui,
dans De Vulgari Eloquentia, classe les langues
romanes d’après la façon de dire oui dans
chacune d’entre elles (oïl, oc, si).
Les termes « occitan », « langue occitane »
et « Occitanie », attestés dès la fin du XIIIe siècle,
restent d’un emploi rare jusqu’au début du XXe siècle.
Ils ont été popularisés par le mouvement occitaniste.
Au Moyen-Âge, l’occitan est largement utilisé
à l’écrit. L’édit de Villers-Cotterêts (1539) marque
l’avènement du français dans la vie publique
au moment même où l’occitan est sur le point
de supplanter définitivement le latin comme
langue écrite usuelle.
Au XXe siècle, la langue d’oc se dote d’une
orthographe unifiée, dite classique, inspirée
de la graphie des troubadours. Celle-ci atténue
à l’écrit les différences dialectales, tout
en respectant l’originalité de chacun d’eux.
En Provence, une autre graphie, dite mistralienne,
reste courante à côté de la graphie classique.
C’est la scolarisation massive, dès la fin
du XIXe siècle, qui imposera le français comme
langue de communication et conduira, jusqu’à
l’après Seconde Guerre mondiale, à interrompre
la transmission familiale de la langue.
En contrepoint, se développe l’action
des mouvements culturels et littéraires pour
la promotion de ce patrimoine. Leur action consiste
à développer l’emploi de la langue dans le champ
des médias, des institutions, des organismes
d’enseignement et dans la vie quotidienne.
Jean Sibille,
Université Paris-VIII
PETITE HISTOIRE OCCITANE
XIIe-XIIIe siècle
Période faste des troubadours.
1209-1229
Croisade contre les Albigeois.
1539
L’édit de Villers-Cotterêts rend
exclusif l’usage du français dans
les documents administratifs.
XVIe-XVIIe siècle
Le Baroque littéraire occitan :
Pey de Garros, Pierre Goudouli,
Bertrand Larade, Louis Bellaud
de la Bellaudière...
1791-1794
Révolution française, première
véritable politique linguistique
visant à imposer le français dans
tout l’État français.
1794
Rapport Grégoire sur la nécessité
d’anéantir les patois.
XIXe siècle
Les poètes ouvriers occitans : Victor Gélu, Charles Poncy, Jean Reboul, Louis Vestrepain...
1802
La pratique du « patois » est
interdite à l’école.
1854
Fondation du Félibrige,
mouvement littéraire
de promotion de la langue d’oc.
1881-1884
L’enseignement primaire en
français devient gratuit et
obligatoire.
1907
Révolte des vignerons du Midi.
1945
Fondation de l’Institut d’Études
Occitanes par René Soula
(auteur occitan), Ismaël Girard
(occitaniste), Jean Cassou
(romancier), Max Rouquette
(écrivain occitan), René Nelli
(poète occitan), Pierre Bertaux
(Commissaire de la République),
et Tristan Tzara (écrivain).
1951
La loi Deixonne autorise
l’enseignement des langues
régionales à l’école.
Autour de 1968
La revendication politique
et culturelle occitane s’affirme.
1990
L’occitan devient officiel en Val
d’Aran, Vallée pyrénéenne d’Espagne.
1991
Ouverture du CAPES d’occitan.
1992
Dans l’article 2 de la Constitution
française de la Ve République,
la langue de la République est
le français. Les autres langues
de France ne sont pas reconnues.
1992
Charte Européenne des langues
régionales ou minoritaires, ratifiée
depuis par 24 pays.
1999
La France signe la Charte
Européenne des langues
régionales ou minoritaires, mais ne
l’a toujours pas ratifiée.
1999
En Italie, l’occitan est reconnu
langue nationale devant être
protégée.
2006
L’occitan devient une langue
co-officielle, avec l’espagnol
et le catalan, sur tout le territoire
de la Catalogne.
2008
Adoption de l’article 75-1
dans la Constitution française :
« Les langues régionales
appartiennent au patrimoine
de la France. »
2015
Le collectif "Anem Òc ! Per la lenga
occitana !" rassemble 15 000
personnes à Montpelliers pour
une meilleure reconnaissance de
la langue occitane (après en avoir réuni
10 000 en 2005 à Carcassonne, 20 000
en 2007 à Béziers, 25 000 en 2009
à Carcassonne et 30 000 en 2012 à
Toulouse).
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