Coaraze, première ville occitane labellisée

Le 25 juin 2011, la commune de Coaraze a fait un pas significatif en faveur de l’occitan, en demandant sa certification pour le label « Òc per l’occitan ! » (niveau 1). Toutes les conditions étant réunies, Coaraze, ville des Alpes-maritimes, devient la première commune labellisée de l’espace occitan.

Coaraze, première ville occitane labellisée

A partir de l’article de Joan-Pèire Baquié, président de l’IEO-06 http://ieo06.free.fr/spip.php?artic...

Nous vous présentons, ci-dessous, le discours (NB : fait en provençal et traduit dans cette section) de Mme Monique GIRAUD-LAZZARI, maire de Coaraze, qui retrace tout le cheminement mené par sa commune pour la conduire à demander ce label

Monsieur Pèire BRECHET, président de l’IEO
Monsieur Glaudi JUNIOT, président de l’IEO-PACA
Monsieur Joan-Pèire BAQUIE, president de l’IEO-06
Chères amies, chers amis

Voici, c’est fait, Coaraze a de quoi être fier, l’Institut d’Estudis occitans, l’I.E.O., vient de lui remettre le premier label « òc per l’occitan » (niveau 1) à destination d’une commune. Bon d’accord, il y a trois niveaux, alors c’est un début !

Des labels, il en existe de nombreux : le label des cillages fleuris (nous l’avons), le label des plus beaux villages de France (nous l’avons), le label vert, bleu, et j’en passe..., c’est toujours intéressant de les avoir, c’est une promotion touristique intéressante pour les villages avec des retombées économiques, c’est une reconnaissance des efforts accomplis, mes nous, nous sommes fiers d’être la premièrecommune à obtenir le label « òc per l’occitan », parce que justement au-delà des retombées économiques, au-delà de l’attractivité touristique, et au-dessus du rapport qualité-prix, en se distinguant pour la promotion de la langue et de la culture occitanes, ce label correspond à un enracinement profond de notre démarche, et les racines sont bien irriguées, de façon régulière et depuis longtemps.

Quels en sont les jardiniers ?

Les anciens, les vieux, ceux qui prlaient le coarassier sans le savoir, parce que c’était naturel, parce que ce parler leur était un peu spécifique, vis-à-vis des parlers des autres vallées ou de nice, mais cette différence, tout le monde était convaincu que c’était une richesse, et non une façon de se replier sur soi-même, de se protéger.

Et bien la grande caravane de la langue française est passée, ici également ! il ne fallait plus parler "patois", il fallait que le français s’impose, la "Ratapinhata" n’était pas très loin et faisait peur au pouvoir central, et puis il fallait bien que la petite et le petit puissent faire des études en ville, qu’ils ne soient pas marginalisés, alors on ne leur parlait qu’en français, mais comme tous les petits fourbes, ils arrivaient vite à se rappeler des mots des conversations entre les parents, des expressions que l’on répétait avec plaisir et malice.

Et puis il fallait affronter l’institutrice qui appliquait les directives de l’Education Nationale. Lorsqu’un mot en patois était échappé, on donnait un signe au fautif, qu’il fallait faire passer au suivant qui aurait égalemetn laissé échapper un mot dans sa langue maternelle, et cela durait toute la journée jusqu’au soir. Celui qui avait alors le signe en main, il était puni (des lignes d’écritures ou pire encore). Efficace la méthode !

Mais les racines de notre langue sont tellement profond, elles vont chercher l’eau si loin, comme les oliviers de Coarase qui refusent de mourir. Des rameaux d’Olivier sont apparus et ils ont poussé.

Des poètes, comme Alan/Alain Pelhon, des personnes cultivées comme Guiu/Guy Pelhon, des chanteurs comme Maurís/Maurice e Miquèu/Michel Bianco, des maires comme Mari Paul d’Antoine, Mari Joan-Glaudi, des coarassiers attachés à leur terre comme Ives/Yves Robaut, des associations comme La Dralha, tous sensibles à la richesse de notre culture occitane, nous ont laissé des textes, des poèmes, des ouvrages sur la toponymie et l’architecture de Coaraze, des chants et le goût de authenticité. Ils nous ont ouvert aux horizons de toute l’Occitanie, proposé des échanges avec le Béarn, le Piémont, la Provence, le Limousin, et encore bien d’autres, des rencontres avec des chanteurs, des conteurs, des femmes et des hommes qui partageaient avec nous cette culture qui nous nourrit, e sur ces bases, l’arbre est devenu grand et solide. A présent que nous devons le faire fructifier, l’I.E.O., l’Institut d’Estudis Occitans, nous soutient dans notre détermination. Merci Jean-Pierre pour ton aide, tes conseils, tes traductions, peut-être qu’un jour nous n’aurons plus besoin de tes services, et tu auras alors gagné, mais ce n’est pas tout de suite, tu auras encore plein de petites choses à faire à Coaraze, sous le regard d’Odette/Audeta, conseillère municipale, et de Joan-Pèire/Jean-Pierre GIORDAN, agent territorial en charge du suivi du projet de labellisation.

Le pari, le « chalenge » si l’on veut le dire en anglais, était difficile à rélaiser, mais nous avions un peu d’avance :

Mise en place des plaques de rue en occitan, faites par une ancienne maire, Mme FONTANA, dans les années 90.
Mise en place de plaque d’entrée et de sortie de la commune en français et en occitan, et cela fut fait en 2011
Existence d’une version en langue occitane du site internet de la commune, qui fut réalisé en 2010
Existence d’un cors pour les adultes initié à partir de 2008 par Cristòu/Cristophe Daurore, du Centre cultural País Nissart e Aupenc, qui a vu des Coarassiers bretons, des "bendejunencs" russes, ds mamies comme Marcèla e Fineta, du monde venu d’ailleurs
comme le Roger, réussir à discuter le coarassier sous le regard étonné et perplexe de René/Renat ou Anne/Anna, references incontestables de nos expressions locales qui se demandaient bien en quelle langue on pouvait bien se parler. De belles crises de fou-rires ! Perque finda aquò es la cultura occitana !!
Et enfin distribution par l’office du tourisme de document en occitan avec Audeta/Odette qui se débrouille assez bien pour parler la langue.

Après les différents discours, Pèire BRECHET donna à Mme la maire de Coaraze une plaque de bois simbolisant le labèl. Et Mme Monique/Mònica GIRAUD-LAZZARI acheva son discours [...]
... la suite, en occitan, sur le site de l’IEO-06 : http://ieo06.free.fr/spip.php?artic...

 

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