Vous êtes ici : Accueil > Connaître l’IEO > Point de vue > Lettre à l’Inspecteur d’Académie de Toulouse - 25 janvier 2012

Lettre à l’Inspecteur d’Académie de Toulouse - 25 janvier 2012

Lettre à l’Inspecteur d’Académie de Toulouse - 25 janvier 2012

Toulouse, le 25 janvier 2012.

Monsieur l’Inspecteur d’Académie,

Nous apprenons avec émotion que vous envisagez de supprimer
le poste d’intervenant en langue occitane.

On nous signale également votre intention de réduire le temps
d’enseignement en occitan en section bilingue à 6 heures hebdomadaires, alors que 12 heures hebdomadaires sont stipulées dans les textes ministériels en vigueur. A nouveau un certain nombre de postes en occitan dans les quatre sections bilingues de notre département disparaîtraient.

La récession que vous imposez à l’enseignement de l’occitan est
particulièrement préoccupante, car vous vous en prenez à une filière
extrêmement fragile. L’Unesco compte l’Occitan au rang des langues
menacées. Cette perspective est aussi incompréhensible dans un
contexte national et international qui reconnaît la nécessité de soutenir
les langues régionales et qui débat à tous niveaux sur l’organisation leur transmission.

Concernant votre échelon de responsabilité, vous remettez en cause les choix des collectivités territoriales qui s’exprime dans : – La Convention cadre de partenariat pour le développement de l’offre d’enseignement de l’occitan et en en occitan a été signée par la Région Midi Pyrénées et le rectorat le ‐ 1er décembre 2009 – et la Charte de coopération interrégionale et transfrontalière de développement de la langue occitane qui engage les régions Aquitaine, Auvergne, Languedoc‐Roussillon, Limousin, Midi‐Pyrénées, Poitou-Charentes, Provence‐Alpes‐Côte d’Azur, Rhône‐Alpes, Generalitat de Catalunya, Regione Piemonte, et le Conselh Generau d’Aran,comme vous vous opposez à la demande des familles dont on sait à la suite d’une enquête sociolinguistique intitulée « Présence, pratique et perception de la langue occitan en Midi‐Pyrénées », qu’elle souhaite le développement de cet enseignement.

L’Institut d’Etudes Occitanes relaie les réactions de protestations
exprimées par les associations de sa fédération non seulement dans
votre département mais sur l’ensemble de l’espace occitan. Il ne
comprend pas comment une académie située au coeur d’une région
particulièrement dynamique dans le domaine du bilinguisme ne
respecterait pas la règlementation et la convention cadre Etat‐Région
qui l’engagent.

Il est désormais possible d’affirmer qu’en Midi‐Pyrénées l’occitan constitue un réel débouché professionnel et que le besoin de locuteurs
qualifiés existe.

Non seulement nous demandons la conservation des moyens dédiés à l’occitan par l’Education Nationale, mais nous affirmons qu’une augmentation de ces moyens est justifiée.

Le Président de l’Institut d’Etudes Occitanes,
Pierre BRECHET